
Retenir les talents devient une problématique vitale. Mais comment faire ? Comment créer de l’engagement durablement ? Pour cela 4 lettres : ELAN. Environnement, Leadership, Accompagnement, NRJ.
Oui, vous avez bien lu. Je vous invite à cultiver le doute et non pas à le réprimer. Je vous propose d’en faire un outil et une force dans vos pratiques en tant que manager ou dirigeant. En effet, le doute a mauvaise réputation. Pourtant ce sentiment est bien utile… pour se manager soi-même, mais aussi les autres.
Partons à la découverte des vertus du doute et, surtout, de comment en faire une force ! 3 étapes à suivre
« Je manque de confiance … Je ne vois plus le sens …Comment vais-je être perçu par le Board ou par mes collaborateurs ?... »
“Je tourne en boucle dans ma tête… Et si ?… J’ai trop d’options, par où commencer…. Je ne sais pas comment engager les autres dans ma décision…. Quel impact sur mon client ?….”
“Je me sens perdu… je ne me sens pas entendu…. J’ai peur… Je n’ai plus d’énergie… Je ne prends plus de plaisir… Ca me met en colère… Je suis lasse … Je me sens submergé…”
Dans la confidentialité d’un coaching, on se confie volontiers sur ses doutes bien que le mot « doute » ne soit pas toujours utilisé. Mais en plein jour, peu de managers ou dirigeants osent exprimer leur doute à voix haute. Et pourtant, on n’attend pas de ces femmes et de ces hommes d’être des super héros ni d’avoir réponse à tout. Leur rôle est de donner du sens, guider, inspirer, responsabiliser, cadrer parfois, mais certainement pas de tout décider unilatéralement.
Comme si douter était une tare, un défaut ou, pire encore, un manque de leadership ! Le vocabulaire que nous utilisons reflète souvent notre biais, conscient ou inconscient, qui nous incite à minimiser notre doute. D’ailleurs les recherches de « doute » sur Google nous orientent vite sur des “trucs et astuces” pour ne pas ressentir le doute et se montrer fort et confiant à toute épreuve.
Cette vérité fondamentale est vraie aussi pour le management. Le doute est l’inconfort nécessaire pour nous faire avancer et grandir en tant que personne et manager. Donc ici pas de remèdes CONTRE le doute, mais plutôt une méthode pour apprendre à s’en servir comme d’une force.
Toutes et tous les adeptes de yoga sont passés par là lorsqu’il faut tenir une posture difficile. Ça tire partout dans le corps, ça fait mal. On voudrait mettre court à cette souffrance qu’on s’impose – mais pourquoi je m’inflige ça ??–
La clé est alors de faire un effort mental pour regarder cette douleur. Oui, simplement la regarder. Comme si on était externe à soi-même, on regarde précisément cet inconfort.
Et là vient le questionnement fondamental : “Où se situe-t-il ? Comment je le ressens ? Ça fait quoi exactement : ça tire, ça déstabilise, ça me coupe le souffle,.. ?
Acceptez simplement que ce soit là, sans jugement ? “OK, voilà c’est désagréable mais c’est ok”. Vous allez voir, comme par magie, le corps ne résiste plus. La douleur semble se dissiper, et se transforme en autre chose…en une nouvelle possibilité. On se surprend même à aller pousser la posture un peu plus loin… (véridique !).
Comme pour la douleur corporelle, je vous encourage à aborder le doute de la même façon. Dès que vous ressentez cette peur qui coupe l’élan, cette hésitation qui nous énerve, cette lassitude qui nous empêche de choisir… alors c’est le signal !
Je ralentis, je respire, je regarde ce qui se passe en moi. J’identifie où ça se situe dans mon corps, quelle émotion je ressens et je nomme pleinement cette expression du doute.
Et là je l’accueille à bras ouvert. “Ok, salut toi, welcome back, surtout fais comme chez toi !” J’écoute ce qu’il me dit, ce qui se joue, ce que ça me fait.
Le secret ? Ne pas chercher à le faire partir ni formuler des solutions, mais simplement lui accorder sa place. Ça peut durer quelques instants. Quelques heures et parfois même plusieurs jours.
Dans cette confusion profonde, dans cet enlisement ô combien désagréable, finit par émerger quelque chose. Peut être juste :
Quoi ? Really ? Je vais dire à mes équipes que je ne dors pas bien la nuit ? Que je ne sais pas ? Que je n’ose pas ? Et bien oui, essayez, vous verrez, ça fait du bien !
L’humilité est une des caractéristiques les plus citées dans ce qui nous inspire chez un leader. Dans ce classique de management Good to Great (2001), Jim Collins qualifie de” Level 5 Leadership” ces leaders humbles, qui inspirent les autres en les amenant vers une cause plus grande qu’eux même.
En exprimant ouvertement votre doute, vous engagez vos pairs et collaborateurs à contribuer à la résolution de ce dilemme qui vous habite. Attention : l’idée n’est pas de vous dévaloriser en public, mais bien de garder le cap de l’ambition collective.
Et là, tout manager, directeur, dirigeant, head of whatever, que vous êtes, en admettant que la réponse ne vient pas de vous, vous permettez aux autres de s’exprimer en toute sécurité.
Ta-da ! Des idées émergent alors auxquelles vous n’aviez pas pensé. Et, cerise sur le gâteau, les personnes impliquées se sentent justement pleinement engagées et responsabilisées.
Ah oui, ce fameux lâcher prise, ça vous énerve un peu ce mot, non ? Moi aussi je vous rassure ! 😉 Mais restez un peu avec moi pour la fin. Voici un enseignement (très très raccourci, je l’assume) de la Bhagavad Gita, le plus grand texte sacré de l’hindouisme : le détachement dans l’action.
La leçon du dieu cocher Krishna face aux doutes d’Arjuna qui voudrait échapper au combat, c’est qu’il faut agir, mais agir avec détachement. Il ne s’agit pas de choisir ou ne pas choisir car quoi qu’on fasse, on agit.
« Tu as le droit à l’action, mais seulement à l’action et jamais à ses fruits ; que les fruits de ton action ne soient point ton mobile ». Krishna incite Arjuna à combattre, comme doit le faire un guerrier, mais à combattre sans en attendre de récompense. Pour les Indiens, l’important, est d’« aller jusqu’au bout de son action », car « la bonne marche du monde repose sur les actions des hommes ».
Cette philosophie peut nous inspirer dans notre contexte moderne où le combat sont nos enjeux de business et les guerriers nous-même, nos collaborateurs, nos clients, nos concurrents.
Quand le doute m’habite alors qu’une action doit être posée, il s’agit alors d’y aller. Il faut avoir le courage d’accomplir un choix, même imparfait. Ce choix peut être de ne rien faire de manière consciente et délibérée.
En faisant cela vous acceptez toute la responsabilité de votre choix-action. Et à l’inverse vous acceptez de ne pas chercher à maîtriser toutes les conséquences de cette action sur les autres.
Quand vous exprimez vos besoins, vos choix ou vos conditions de collaboration avec assertivité, vous acceptez qu’ils puissent heurter l’autre, bousculer l’ordre établi, chambouler le cours des choses dans un sens comme un autre. Il faut accepter cette conséquence.
Voilà donc, la boucle est bouclée. “Je doute, je l’accepte, je le partage et j’agis en accomplissant ce qui me semble être le plus juste et dans ma vérité, malgré ou grâce à ce doute, mais je ne doute plus de ce que je viens de faire. “
Je vous souhaite à présent de faire de vos doutes un outil pour créer votre puissance managériale !
Manager, si vous souhaitez apprendre à mieux vous connaître, contactez-nous !
Source : Merci à Marie, professeure de yoga (https://marie-shanti-yoga.fr/) et https://editionsdianedeselliers.com/livre/la-collection/la-bhagavadgita/, https://www.frenchjournalist.com/pages/articles/16-12-15Bhagavadgita.html pour les inspirations sur la Bhagavad Gita.
Retenir les talents devient une problématique vitale. Mais comment faire ? Comment créer de l’engagement durablement ? Pour cela 4 lettres : ELAN. Environnement, Leadership, Accompagnement, NRJ.
Oser changer de vie, subir une transition professionnelle… A l’heure de la Grande Démission et du Quiet Quitting, l’outplacement peut avoir du bon. Je vous raconte mon histoire !
Le doute a mauvaise réputation. Pourtant ce sentiment est bien utile.. Comment en faire un outil et une force dans vos pratiques en tant que manager ou dirigeant ? 3 étapes